Pour être performant, il faut se rapprocher le plus possible de l’optimum, ne
dépenser que ce qui est indispensable pour apporter de la valeur ajoutée au
produit. Illustrons ce principe par un exemple caricatural pris dans la vie de
tous les jours.
« Un client pressé, se présente au bar d’un café et commande un café bien
serré. Le restaurateur qui n’a plus de café disponible au comptoir va dans son
arrière-boutique, cherche un paquet de café et renverse une boîte de sucre
qui était mal rangée. Il revient au comptoir, fait le café, mais laisse trop couler
l’eau. Le client mécontent demande un nouveau café plus serré. Le restaurateur énervé, manipule mal sa machine déjà mal en point et casse un élément
du percolateur. Après une réparation de fortune, le restaurateur apporte le
nouveau café mais oublie le sucre. Il est obligé d’aller chercher le sucre à
l’autre bout du comptoir. Lorsqu’il revient, le client pressé est parti. »
Dans cette petite anecdote, on constate de nombreux gaspillages évidemment inutiles :
• boîte de sucre renversée faute d’un mauvais rangement ;
• nombreux déplacements inutiles ;
• problèmes de qualité suite à une mauvaise compréhension des attentes
du client ;
• problèmes de fiabilité de la machine.
Le Lean Management a pour objectif la suppression de tous les gaspillages.
Chaque fois que l’on fait quelque chose d’inutile, de superflu, ou qui aurait
pu être évité si l’on s’organisait différemment, il y a gaspillage. Le Lean distingue trois nuances de gaspillages : le Muda (le gâchis),
le Muri (l’excès),
le Mura (l’irrégularité).
• Les Muda correspondent à des gaspillages délibérés que l’on voit mais que
l’on ne supprime pas, par commodité ou par habitude. Par exemple, un
taux de 5% de rebut sur des pièces est accepté, il est même planifié dans
les calculs de besoins (MRP), c’est un Muda.
• Les Muri correspondent à des gaspillages dus à des excès, par exemple un
excès de consommation de produits suite à un standard inapproprié, des
opérations qui ne sont pas vraiment utiles, des tailles de lot fixes et trop
importantes… Ces gaspillages ne sont pas des gaspillages subis, mais
dépendent plutôt de standards mal adaptés.
• Les Mura correspondent aux gaspillages consécutifs aux irrégularités. Par
exemple, une irrégularité dans le respect des délais d’un fournisseur va
conduire à se protéger en augmentant les stocks.
Sur un poste de production les 7 principales sources de gaspillage sont identifiées : on les appelle souvent les 7 Muda.1. Surproduction : on continue à produire alors que le besoin immédiat
est déjà produit.2. Attentes : l’opérateur passe un pourcentage de temps important à
attendre la fin des cycles de la machine. Les temps de cycle ne sont pas
équilibrés, les processus ne sont pas en ligne.3. Déplacements inutiles : par exemple, un opérateur doit aller chercher
du matériel ou des outils qui ne sont pas disponibles sur le poste, un
opérateur qui doit constamment faire des pas supplémentaires à cause
d’une implantation qui n’est pas optimisée.4. Opérations inutiles : une tendance de tous les opérateurs à atteindre
des niveaux de spécification qui vont au-delà des attentes des clients.
Cela est spécialement vrai pour des défauts visuels. Cela augmente les
temps de production, les retouches, les rebuts, et donc les coûts. D’où
l’intérêt de parfaitement définir le niveau attendu pour chaque spécification, et de se donner les moyens de mesurer correctement ces spécifications.5. Stocks excessifs : outre les aspects coûts, les stocks excessifs conduisent à des gaspillages de temps pour retrouver la référence.6. Gestes inutiles : par une mauvaise conception des postes de travail,
on en diminue considérablement l’efficacité en imposant des déplacements, des gestes, des transports inutiles.7. Défauts : le processus génère de la non-valeur ajoutée, il faut attendre
pour avoir de nouvelles matières premières – les défauts peuvent ne
pas être vus – et passer à l’opération suivante.
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